Il y a exactement un an, en octobre 2021, je consacrais l’éditorial de notre bulletin paroissial au lancement, par le Pape François, du Synode sur la Synodalité. Vous pouvez le relire en consultant le site de la paroisse à l’adresse suivante : https://www.paroissegelbressee.be/2021/10/20/vous-avez-dit-synode/.
Un an après, où en est-on ?
Dès le départ, il était prévu que ce synode se déroule en 3 étapes : une phase diocésaine qui s’est terminée en avril 2022, une phase continentale qui démarre maintenant et se
terminera en mars 2023. Au terme de ces consultations sera rédigée une synthèse qui servira de document de base à l’Assemblée du Synode des évêques ; celle-ci se déroulera en
octobre 2023.
Il est intéressant de noter qu’en Belgique, de 2000 à 4000 personnes par diocèse ont participé à la première phase.
Les conclusions font apparaître un constat qui n’est guère positif en ce qui concerne l’Eglise aujourd’hui : « structures cléricales et trop hiérarchisées », « Eglise ressentie comme moralisante, formaliste, éloignée de la vie des gens et intrusive » … « A cela s’ajoute le fait que la sécularisation croît en Occident et que le christianisme n’est plus familier à la plupart de nos contemporains », comme le relève cette synthèse nationale.
Et pourtant, « Il y a du beau dans l’Eglise », remarque la synthèse des rapports diocésains sur le synode. « Elle est un lieu d’apaisement et d’espérance, un lieu d’accueil. » Les personnes consultées dans les différents diocèses belges ont évoqué leur souhait d’une « Eglise qui envoie en mission dans le monde ». Certains pensent aussi que « l’écologie intégrale est une piste missionnaire pour l’avenir et devrait prendre plus de place ».
Beaucoup de participants à cette consultation synodale émettent le souhait que l’Eglise utilise « un langage renouvelé et contemporain, en abandonnant les expressions culpabilisantes et moralisatrices. »
La synthèse nationale relève qu’il faut « restaurer la confiance envers l’Eglise, revoir sa manière de communiquer, la rendre plausible au sein de nos cultures. » D’où « l’appel à être présents sur les réseaux sociaux. »
Sans surprise, la conclusion de ce document pointe une nécessité d’ouvrir les conditions d’accès à la prêtrise, aux femmes et aux personnes mariées.
La synthèse nationale relève également les questions sur la crédibilité de l’Eglise. Les personnes « ressentent une grande distance par rapport à la communauté des croyants. »
Enfin, la « problématique et la prise en charge des abus sexuels » n’arrange en rien ce fossé de crédibilité entre l’Eglise et la société.
Comme le signale la postface de cette remarquable et courte synthèse : « Le suivi est attendu avec impatience. » Nous ne manquerons pas d’y revenir.
En attendant, je souhaite à toutes et tous un excellent mois de la Mission universelle.
Abbé Daniel Chavée